samedi 24 avril 2010

Méthodologies en santé publique appliquées à l’odontologie

A. Introduction:


Définition : (OMS) Etude d’une part des déterminants physiques, psychosociaux et socioculturels de la santé de la population et, d’autre part des actions en vue d’améliorer la santé de la population.

L’épidémiologie a une approche essentiellement collective de l’étude de la santé et des maladies. C’est une des sciences qui sous tend l’action de santé publique.

En France, les pathologies bucco dentaires sont des problèmes de santé publique qui touchent toutes les couches de la population.

Les pathologies qui relèvent de la santé publique buccodentaire sont :

• La carie dentaire
• Les maladies parodontales
• Les pathologies des muqueuses et les cancers de la cavité buccale
• Les dysmorphoses et les malocclusions dentaires
• Les traumatismes dentaires

B. Domaines d’investigations de l’épidémiologie:

L’épidémiologie descriptive :

Etudie la fréquence des problèmes de santé publique dans la population et mesure la variation de leur répartition en fonction des phénomènes susceptibles de les influencer. La connaissance de l’état de santé de la population s’exprime à partir d’indicateur de santé.

• L’épidémiologie analytique:

Analyse le rôle des facteurs susceptibles d’influencer l’incidence des phénomènes de santé. Ces facteurs sont appelés « facteurs de risques ». Leur connaissance permet une recherche des moyens de lutte ou de prévention.

• L’épidémiologie évaluative ou d’intervention:

Etudie les effets des interventions préventives ou curatives dans le domaine de la santé. A recours a des enquêtes de type quasi expérimentale de type avant-après, ou ici-ailleurs qui comparent des groupes qui ont bénéficié de l’intervention et des autres qui n’en ont pas bénéficiés.

C. Les enquêtes en épidémiologie:

Introduction :
On distingue : Les enquêtes exhaustives : concernent l’ensemble de la population

Les enquêtes par échantillonnages:

L’organisation générale d’une enquête est consignée dans le protocole, les différentes phases sont : Etape préliminaire : identification de la problématique et état actuel des connaissances.

Détermination des objectifs. Formulation d’une ou plusieurs hypothèses.

Détermination des variables.

Mise en place d’une stratégies et rédaction d’un protocole d’enquête.

Réalisation pratique de l’enquête sur terrain.

Analyse des données et synthèse des résultats : identification des caractéristiques des événements, recherche des modes d’apparition et des tendances évolutives, analyse du matériel en fonction de l’hypothèse.

Production, diffusion et valorisation des résultats.

Les enquêtes d’observations :


On effectue des enquêtes descriptives qui ont pour objectifs de mesurer la fréquence d’un problème sanitaire. Ceci nécessite un choix d’une population représentative d’effectifs suffisant afin d’avoir une vision « exacte » de la réalité.

L’enquête transversale ou de prévalence étudie à un moment donné le groupe de population auquel on s’intéresse et donne une image instantanée d’une situation épidémiologique. Elle mesure la prévalence de la maladie (=nombre de cas recensés sur l’effectif de la population a un instant T).

Elles ne permettent pas de connaître l’incidence de la maladie et d’étudier les aspects dynamiques des phénomènes observés.

L’enquête transversale répétée est une variante qui permet d’avoir une vision longitudinale des phénomènes étudiés. Elle porte sur une population entièrement ou partiellement renouvelée.

Les études écologiques sur une longue période ou des zones géographiques différentes peuvent servir pour étayer des hypothèses étiologiques et fournir une base à la réalisation d’enquête analytique ultérieure. Ici la relation entre un facteur et une maladie n’est pas étudiée au niveau des maladies mais des populations. L’interprétation de résultats de telles enquêtes est délicate.

Les enquêtes analytiques :

Etudie la relation entre les facteurs de risque et les états pathologiques dans les populations. Consiste à comparer l’incidence de la maladie chez des sujets sains et non exposés, ou la fréquence de la maladie chez des malades et des non malades.

Les enquêtes de cohorte ou de type exposé - non exposé :

Compare la proportion de malade observée entre un groupe de sujets exposés à un facteur de risque et on groupe de sujets non exposés à ce facteur de risque, initialement indemnes.

Cette enquête peut être prospective ou rétrospective.

Cette enquête s’adresse de préférence aux facteurs d’exposition rares.

On calcule le risque relatif RR.

RR = (malade/exposés) / (malades/non exposés).

Si RR est supérieur à 1 alors le risque de maladie est accrue (facteur de risque), s’il est inférieur a 1 le risque est réduit (facteur de protection) s’il est égale à 1 il n’y pas de relation entre le facteur et la maladie.
Les enquêtes rétrospectives ou cas-témoins :

Compare la fréquence de l’exposition antérieure à un facteur de risque dans un groupe de sujets malades (les cas) et dans un groupe de sujets témoins, indemnes de la maladie étudiée.

On calcule l’odds ratio : OR qui s’interprète comme le RR.

Les enquêtes expérimentales :

Le schéma idéal est celui de l’expérimentation randomisée. Ces études obéissent un trépied méthodologique.

Principe de comparaison : L’évaluation d’un produit s’évalue en comparaison avec un groupe témoin qui a reçu un autre traitement.

Principe de causalité : Les groupes doivent être comparables et ne différer que par la nature du médicament. La répartition entre les groupes se fait par tirage au sort. Les procédures aveugles permettent de maintenir la comparabilité en cours d’essai.

Principe de signification : Il n’est pas suffisant de comparer les pourcentages d’essai dans les deux groupes. Il faut comparer ces pourcentages par un test statistique. Ce test donnera la probabilité P d’observer du simple fait du hasard, une différence entre les pourcentages de guérison des traitements comparés alors que les 2 traitements ne diffèrent pas dans la réalité. On adopte généralement 5 % comme seuil de signification. Ces tests exposent à des risques d’erreurs.

D. Notion de biais:

Le biais désigne une erreur systématique dans l’estimation d’un paramètre. Il doit être distingué des fluctuations aléatoires d’échantillonnage qui représente seulement un défaut de précision de l’estimation.

Il existe trois types de biais :

Biais de sélection : affecte la constitution de l’échantillon d’enquête.
Biais de classement : désigne une erreur systématique de mesure de l’exposition ou de la maladie.
Biais de confusion : erreur systématique dans l’estimation d’une mesure d’association. Un facteur de confusion est un facteur lié à la fois à l’exposition et à la maladie étudiée.

E. Indices épidémiologiques principaux utilisés en odontologie :

Indices PMA se Schour et Massler : (1947) Porte sur l’état inflammatoire ou pas, évalué de 0 à 3, des papilles gingivales, de la gencive marginale et de la zone correspondante de gencive attachée, dans la zone vestibulaire de chaque dent antérieure.

Indice parodontal de Russel : (1956) Il cote de 0 à 8 l’état parodontal de chaque dent. 0 = parodonte sain, 8 = perte de la fonction par excès de mobilité.

Indice PDI de Ramfjord : (1959) Etabli pour évaluer la destruction parodontale. Il estime la gingivite et précise la perte d’attache. Il n’est pas réversible et se mesure sur six dents : 16, 21, 24, 36, 41 et 44.

Indice gingival : Il a pour objectif d’étudier les modifications qui affectent les tissus gingivaux, et de détecter les modifications les plus légères. Obtenu de la même façon que l’indice de plaque grâce à des enregistrements séparés pour les faces lisses de chaque dent. On mesure quatre degré de l’inflammation gingivale. 0 = pas d’inflammation, 3 = saignement spontanée et /ou présence d’une ulcération gingivale.

Indice CPTIN : Index communautaire des besoins en traitements parodontaux : (1977) La denture est divisée en six sextants sans attacher d’importance au nombre de dents examinées. On attribue un score de 0 (=gencive saine) à 4 (poche de plus de 6mm) on garde la valeur la plus élevée de chaque sextant.

L’indice OHI de Grenne et Vermillion : (1960)  Il mesure d’une part de 0 à 3 l’étendue des dépôts de débris sur les faces vestibulaires ou linguales des dents ainsi que la présence de tartre.

L’indice de plaque PI de Löe et Silness : (1964) Obtenue de la même façon que l’indice gingival.

L’indice de fluorose IFSD :Mesurée sur les dents antérieures supérieures des enfants de 7 à 13 ans.

Les indices carieux : CAO et CAOD (par dent) ou CAOF (par surface).

C= dents cariées
A = dents absentes
O = dents portants une obturation.

samedi 17 avril 2010

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LA CHAÎNE D'ASEPSIE EN PRATIQUE ODONTOLOGIQUE

I. INTRODUCTION- DÉFINITIONS:
L'asepsie est l'ensemble de mesures visant à éviter la pénétration de microbes dans l'organisme.


Elle est composée :

> de l'antisepsie : vise à éradiquer les micro-organismes constituant la flore normale des tissus vivants et à éviter leur pénétration dans l'organisme ou leur transmission à d'autres personnes ou à l'environnement. Cet objectif doit concilier efficacité antimicrobienne et respect de l'intégrité des tissus vivants. Les produits utilisés sont appelés antiseptiques.

> de la désinfection : vise à éradiquer les micro-organismes présents sur les dispositifs médicaux et risquant d'être introduits dans l'organisme. Les produits utilisés sont appelés désinfectants.

Le risque contaminant recouvre différents types de micro-organismes : les bactéries, les virus, les levures, les parasites et les prions.

Ces "microbes" sont présents partout mais plus particulièrement dans les milieux riches en matières organiques et minérales. Les sources de contamination sont donc très nombreuses : l'environnement (air, eau, sols…), l'être humain (il abrite environ 1014 micro-organismes) et ses sécrétions (sang, salive, sperme…).

Les modes de transmission sont également variés : le plus fréquent est la contamination manu portée, mais la contamination aérienne ou les accidents d'expositions au sang ne sont pas à négliger.

II. INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CHIRURGIE DENTAIRE:

La plupart des infections nosocomiales sont des infections endogènes (60%), provoquées par la propre flore du malade. Ce sont des infections locales ou régionales qui dépendent de la susceptibilité du patient. La prévention de ces infections endogènes passe par une hygiène du malade et une éventuelle antibioprophylaxie.


Les infections exogènes (40%) sont causées par la flore des autres patients ou du personnel soignant ; il s'agit le plus souvent d'une transmission croisée par contact direct ou par les instruments et les surfaces contaminées. Leur prévention passe par une hygiène rigoureuse des mains, la propreté des locaux, et la désinfection du matériel.

Il existe peu de données sur les infections nosocomiales en chirurgie dentaire.

Le risque infectieux lié aux soins dentaires est rare (1% à 1 ‰, mais réel : risque si le patient est porteur du HBV 20%, HCV 3%, VIH 0.3%)

Le risque viral le plus élevé semble être lié à l'usage des instruments rotatifs. Diverses études expérimentales ont montré qu'un refoulement des liquides biologiques vers les canaux et la chambre internes se faisaient même avec les appareils équipés de système anti-retour. Ensuite, lors de la réutilisation de l'appareil, un relargage progressif de produits biologiques potentiellement infectants s'effectue dans la bouche du patient suivant. Par ailleurs l'usage de lubrifiant accroît la résistance à la désinfection du VIH en cas de procédure de nettoyage inadaptée.

Outre les trois virus précédemment cités, on peut signaler pour mémoire la possible transmission par voie aérienne de maladies comme la rubéole, la varicelle, la grippe ou encore les infections à adénovirus. Il faut souligner également la transmission possible de l'herpès virus. Il est aussi classique de retrouver parmi les pathologies bactériennes en théorie transmissibles en milieu dentaire la tuberculose et la légionellose.

La contamination du soigné par un soignant infecté est elle aussi possible.

Porter rapporte le cas de 55 patients contaminés en 3 ans par un dentiste porteur du virus de l'hépatite B et n'appliquant pas les règles classiques de prévention. Après la mise en oeuvre du port de gants systématique, aucune contamination n'est survenue chez 8000 patients traités par ce praticien. La mauvaise compliance au port des gants est fréquemment soulignée dans la littérature. A titre d'illustration, dans l'enquête de Burke réalisée auprès d'orthodontistes britanniques, seul 39% portaient systématiquement des gants au cours des soins qu'ils prodiguent et 12% avouaient ne jamais en utiliser.

Aussi, il est plus que jamais impératif de respecter les règles d'hygiène et d'asepsie préconisées en dentisterie ainsi que de mettre en oeuvre un traitement efficace du matériel entre chaque patient.



Cette notion de "responsabilité" est clairement soulignée dans le Code de Déontologie.

Article 2.1 : Le Chirurgien-Dentiste au service de l'Individu et de la Santé Publique, exerce sa mission dans le respect de la vie de la personne humaine. C'est un préambule, précisé par :

Article 3.1 : Le Chirurgien-Dentiste ne doit en aucun cas exercer sa profession dans des conditions susceptibles de compromettre la qualité des soins et des actes dispensés ainsi que la Sécurité des Patients. Il doit notamment prendre et faire prendre par ses adjoints ou assistants, toute disposition propre à éviter la transmission de quelque pathologie que ce soit.

III. PROTOCOLES D'ASEPSIE AU CABINET DENTAIRE
A. LAVAGE DES MAINS:
Conditions nécessaires : lavabo accessible, savon liquide, essuie-mains papier (pas de torchon ou serviette),



manches courtes, pas de bijoux, ongles courts, pas de vernis à ongles


> Lavage simple : Examen clinique


Savon liquide simple : durée 15 sec minimum


> Lavage hygiénique : IM, sutures, sondages, épidémies locales


Savon avec antiseptique : durée 30 sec minimum


> Lavage chirurgical : interventions


Savon antiseptique : durée 2mn x2


Brossage des ongles avec une brosse stérile


B. DISPOSITIFS MÉDICAUX : 3 niveaux d'urgence


1. Bas niveau : DM non critique :


En contact avec la peau


Essuyage avec un désinfectant après chaque patient


2. Niveau intermédiaire : DM semi- critique (miroirs, fouloirs)


En contact avec la muqueuse


Usage unique


Ou si réutilisable : pré désinfection, détersion, rinçage, désinfection par immersion


dans un désinfectant, rinçage


3. Haut Niveau : DM critique (pinces, scalpels, ciseaux, fraises)


Pénétration muqueuse ou os


Usage unique


Ou si réutilisable : pré désinfection, détersion, rinçage, stérilisation à l'autoclave

C. INSTRUMENTS SEMI-CRITIQUES ET CRITIQUES

> Décontamination : immersion pendant 10mn dans un détergent/désinfectant : elle a pour but de réduire la contamination initiale et permettre la manipulation du matériel sans danger


> Nettoyage/rinçage : manuel, machine à laver, ultra-sons


> Conditionnement : sachets fermés par collage, ou thermo soudure


> Stérilisation : thermique (autoclave, 134°C, 18 mn) ou chimique (désinfectant) pour le matériel ne supportant pas la chaleur


Caractéristiques du désinfectant idéal :

> Spectre adapté aux objectifs fixés
> Action rapide
> Actif en présence de substances interférantes
> Compatibles avec le matériel
> Peu ou pas toxiques
> Faciles à doser
> Stable
> Peu coûteux


bact. Myco Virus Virus spores
Gram + Gram - nus enveloppés
Halogénés Chlorés (Dakin) + + + + + +
Aldéhydes + + + + + +
Alcools + + + +/- + +
Chlorhexidine +/- + +/- +/- + +/-
Oxydants (eau oxygénée) +/- + + + + +
Ammoniums quaternaires + +/- - - - -
Colorants (mercuréscéine)

Sont non-conformes :


> Pastilles d'aldhylène ou de formol
> Détergent au lieu de désinfectant
> Stérilisation sans détersion
> Utilisation d'un antiseptique (chlorhexidine par ex .) à la place d'un désinfectant
> Alcool et flambage
> Chaleur sèche (poupinel)
> Stérilisateur à billes



D. CAS PARTICULIERS

Empreintes, prothèses : le problème réside dans la multiplicité des matériaux et de leurs propriétés. Le geste qui consiste à rincer une empreinte sous l'eau courante ne peut plus aujourd'hui être considéré comme suffisant mais l'utilisation d'un désinfectant sur un matériau ne doit pas nuire à la préservation de ses qualités(stabilité dimensionnelle, finesse de reproduction de l'état de surface…).Les nombreuses études réalisées, bien que présentant des résultats très variés permettent de dégager un protocole applicable à la quasi-totalité des matériaux (excepté les pâtes à l'oxyde de zinc/eugénol).

Protocole préconisé par l'ADA (American Dental Association) :

- Rinçage à l'eau courante

- Pulvérisation à l'aide d'un spray de ClONa à 0.5% (solution de la maison diluée au 10 ème)

- Mise en sachet hermétique pendant 10 mn

- Rinçage

Les prothèses, avant d'être mises en bouche, doivent subir toutes les étapes de la désinfection :

- Décontamination avec un détergent/désinfectant

- Nettoyage, rinçage

- Désinfection finale : Zeitoun préconise l'emploi de glutaraldéhyde à 2%, en immersion (pendant 30mn pour l'élimination de l'HBV et 6 à 10h pour l'élimination des spores bactériennes).

- Rinçage soigneux

Les modèles en plâtre peuvent contenir des micro-organismes provenant des prothèses, empreintes…et doivent donc également être désinfectés.

Il existe des plâtres contenant un désinfectant (chloramine à 0.25%) : quand le matériau est mélangé avec l'eau, la forme active du désinfectant est libérée ; cependant, cet effet n'est que temporaire.

La méthode de désinfection préconisée est l'utilisation de l'autoclave.

Radios : nettoyage, changement de gants, rinçage, désinfection avec produit compatible (eau de Javel 2.5% pendant 1 mn, glutaraldéhyde …) : immersion ou pulvérisation


ENVIRONNEMENT


> Décontamination des surfaces : spray (ne pas essuyer), lingettes (une lingette/m2 de surface)
> Désinfection des circuits d'eau
SOLS ET SURFACES :


Du plus propre au plus sale
Dépoussiérage humide
Ni éponge, ni serpillière, ni balai à poussière
Entre deux patients : nettoyage/essuyage avec un désinfectant (crachoir en dernier)





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