mardi 28 août 2012

LES CHIRURGIENS-DENTISTES QUI SOUFFRENT DANS LEUR MÉTIER (ÉMOTIONNELLEMENT) COMMETTENT PLUS D'ERREURS QUE LES AUTRES




LES CHIRURGIENS-DENTISTES QUI SOUFFRENT DANS LEUR MÉTIER (ÉMOTIONNELLEMENT) COMMETTENT PLUS D'ERREURS QUE LES AUTRES

 –Pénibilité et erreur médicale

Une étude japonaise amusante tente d’associer des dimensions de la souffrance ou de la pénibilité ressentie dans l’exercice des chirurgiens-dentistes et les erreurs commises sur les patients.

L’étude procède par questionnaires adressés à une association régionale de chirurgiens-dentistes japonais. 261 réponses de chirurgiens-dentistes (sur 500 envoyées) sont finalement analysées (anonymes).
On évalue les contraintes de l’exercice professionnel (psychosocial job demands) par un dérivé du ‘questionnaire psychosocial de Copenhague’ qui comprend 5 dimensions sur la souffrance au travail des chirurgiens-dentistes: analyse des demandes qualitatives, cognitives (savoirs), émotionnelles, les demandes à prendre sur soi pour masquer ses émotions, et les demandes sensorielles.
Chaque chirurgien-dentiste répond par la suite à un questionnaire sur les événements indésirables dont il a été l’auteur dans les mois précédents: aiguille d’injection cassée in situ, lésions nerveuses, hémorragie accidentelle, perte d’une racine dans le maxillaire, et emphysème.
Les associations sont par suite construites par un modèle statistiques entre le type de souffrance au travail exprimé et le type d’erreurs le plus fréquemment avoué par les chirurgiens-dentistes.
Les chirurgiens-dentistes qui ont un ressenti difficile au niveau émotionnel et au niveau sensoriel commettent significativement plus d’erreurs que les autres profils de pénibilité.
Parmi les autres résultats, le sexe (homme), l’âge (jeune), le type d’installation (seul, isolé), et le (grand) nombre de patients par rapport à la norme sont significativement associés aux risques.
Le travail intensif sur de longues journées, et le nombre d’assistants paramédicaux sont des paramètres par contre non corrélés aux risques.
Source:
Tsutsumi A, Umehara K., Ono H. Kawakami N.Types of psychosocial job demands and adverse events due to dental mismanagement: a cross sectional study BMC Oral Health 2007, 7:3

LES DENTISTES SOUS PRESSION EXCESSIVE... – ... et souvent mal pris en charge médicalement pour leurs propres problèmes



Cette étude menée en Angleterre analyse le stress ressenti par 2 441 dentistes travaillant en corrélation avec la NHS (National Health Service). Un questionnaire anonyme a été adressé aux praticiens. Les questions portaient sur le stress ressenti et ses raisons potentielles: le désengagement dans le travail, l’état de santé général des praticiens, ainsi que sur les conditions de travail des praticiens.
 Les résultats sont éloquents. Les praticiens sont pratiquement tous soumis au stress en raison de leur travail. Beaucoup de praticiens ont ainsi rapporté des manifestations psychiatriques mineures, du même niveau que les médecins. Le fait de travailler pour la NHS, avec un système de contrôle des soins très strict, augmentait leur niveau de stress.
La moitié des praticiens faisaient également état de douleurs dorsales, de migraines, de difficultés à dormir, de niveaux de tension nerveuse excessifs ou encore de dépressions. Quelques praticiens ont mentionné l’abus d’alcool pour combattre le stress. 30% de ces praticiens étaient en surcharge pondérale.
La conclusion de l’article consiste à proposer que les conditions de travail des chirurgiens dentistes soient analysées de manière approfondie afin d'apporter des solutions efficaces face à l’excès de stress de cette profession.
H L Myers, L B Myers "it's difficult being a dentist: stress and health in the general dental practitioner". British Dental Journal197, 89 - 93 (2004)

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