mardi 28 août 2012

LES CHIRURGIENS-DENTISTES QUI SOUFFRENT DANS LEUR MÉTIER (ÉMOTIONNELLEMENT) COMMETTENT PLUS D'ERREURS QUE LES AUTRES




LES CHIRURGIENS-DENTISTES QUI SOUFFRENT DANS LEUR MÉTIER (ÉMOTIONNELLEMENT) COMMETTENT PLUS D'ERREURS QUE LES AUTRES

 –Pénibilité et erreur médicale

Une étude japonaise amusante tente d’associer des dimensions de la souffrance ou de la pénibilité ressentie dans l’exercice des chirurgiens-dentistes et les erreurs commises sur les patients.

L’étude procède par questionnaires adressés à une association régionale de chirurgiens-dentistes japonais. 261 réponses de chirurgiens-dentistes (sur 500 envoyées) sont finalement analysées (anonymes).
On évalue les contraintes de l’exercice professionnel (psychosocial job demands) par un dérivé du ‘questionnaire psychosocial de Copenhague’ qui comprend 5 dimensions sur la souffrance au travail des chirurgiens-dentistes: analyse des demandes qualitatives, cognitives (savoirs), émotionnelles, les demandes à prendre sur soi pour masquer ses émotions, et les demandes sensorielles.
Chaque chirurgien-dentiste répond par la suite à un questionnaire sur les événements indésirables dont il a été l’auteur dans les mois précédents: aiguille d’injection cassée in situ, lésions nerveuses, hémorragie accidentelle, perte d’une racine dans le maxillaire, et emphysème.
Les associations sont par suite construites par un modèle statistiques entre le type de souffrance au travail exprimé et le type d’erreurs le plus fréquemment avoué par les chirurgiens-dentistes.
Les chirurgiens-dentistes qui ont un ressenti difficile au niveau émotionnel et au niveau sensoriel commettent significativement plus d’erreurs que les autres profils de pénibilité.
Parmi les autres résultats, le sexe (homme), l’âge (jeune), le type d’installation (seul, isolé), et le (grand) nombre de patients par rapport à la norme sont significativement associés aux risques.
Le travail intensif sur de longues journées, et le nombre d’assistants paramédicaux sont des paramètres par contre non corrélés aux risques.
Source:
Tsutsumi A, Umehara K., Ono H. Kawakami N.Types of psychosocial job demands and adverse events due to dental mismanagement: a cross sectional study BMC Oral Health 2007, 7:3

LES DENTISTES SOUS PRESSION EXCESSIVE... – ... et souvent mal pris en charge médicalement pour leurs propres problèmes



Cette étude menée en Angleterre analyse le stress ressenti par 2 441 dentistes travaillant en corrélation avec la NHS (National Health Service). Un questionnaire anonyme a été adressé aux praticiens. Les questions portaient sur le stress ressenti et ses raisons potentielles: le désengagement dans le travail, l’état de santé général des praticiens, ainsi que sur les conditions de travail des praticiens.
 Les résultats sont éloquents. Les praticiens sont pratiquement tous soumis au stress en raison de leur travail. Beaucoup de praticiens ont ainsi rapporté des manifestations psychiatriques mineures, du même niveau que les médecins. Le fait de travailler pour la NHS, avec un système de contrôle des soins très strict, augmentait leur niveau de stress.
La moitié des praticiens faisaient également état de douleurs dorsales, de migraines, de difficultés à dormir, de niveaux de tension nerveuse excessifs ou encore de dépressions. Quelques praticiens ont mentionné l’abus d’alcool pour combattre le stress. 30% de ces praticiens étaient en surcharge pondérale.
La conclusion de l’article consiste à proposer que les conditions de travail des chirurgiens dentistes soient analysées de manière approfondie afin d'apporter des solutions efficaces face à l’excès de stress de cette profession.
H L Myers, L B Myers "it's difficult being a dentist: stress and health in the general dental practitioner". British Dental Journal197, 89 - 93 (2004)

dimanche 10 juin 2012

La peur du dentiste




La peur du dentiste

Une étude sur la phobie des patients


5 à 10% de la population souffre de stomatophobie, un ensemble de peurs alliant l’idée de la seringue, l’odeur du cabinet dentaire, le mauvais gout des produits dentaires, le bruit de la turbine, la crainte de vomir, etc…Cela entraine un «enfer émotionnel», on préfère s’automédiquer, voire supporter les douleurs dentaires terribles, que de se faire soigner.

Car bien rares sont les personnes qui aiment aller chez le dentiste. Sans doute parce que la majorité d’entre elles y ont vécu au moins une expérience déplaisante (en général autour de 60% des gens). Certains développent même une réelle phobie du dentiste, ce qui les conduit à le fréquenter moins souvent. D’où l’intérêt de mieux comprendre les caractéristiques des peurs liées au dentiste, et leur origine. Les psychologues canadiennes Andrée Liddell et Verena Gosse ont interrogé plus de 500 étudiants sur leurs premières expériences chez le dentiste, afin de savoir l’âge qu’ils avaient alors, le degré de désagrément, et pour l’expérience la plus désagréable, son déroulement. Il existe quatre grands types de mauvaises expériences: 72% des personnes ont peur des techniques de soin, 14% des blessures, 9% de leurs propres réactions émotionnelles, et seulement 5% du personnel de soin. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le désagrément dû au dentiste est le moins fréquent, mais le plus intense.

Ces psychologues ont également examiné l’origine des réelles phobies du dentiste. Bien que les cas de réelle phobie soient peu fréquents (15,7%), il semble que ceux-ci soient fortement liés à une première expérience traumatisante. De plus, être une femme, et avoir un tempérament anxieux, favorise le risque d’avoir peur du dentiste. Les psychologues apprennent donc aux dentistes qu’ils doivent être  particulièrement attentifs avec les jeunes enfants qui viennent pour la première fois chez eux, afin de ne pas instaurer de futurs comportements de fuite. Et qu’ils doivent détecter les patients les plus anxieux afin de les rassurer. Le dentiste va-t-il devenir psychologue?

La revue dentaire suisse romande N° 3 MARS 2009

L'art dentaire au cours des siècles



Les premiers soins dentaires apparaissent vers 3000 av. JC et les caries étaient alors attribuées à des vers rongeurs. En Chine, aux temps anciens, les cavités dentaires étaient obturées avec des excréments de chauvesouris. L’Egypte antique connaissait, elle, les obturations à base de terre de Nubie, de silicate de cuivre, d’or massif ou d’éclats de pierre. Dans la Rome impériale, des bains de bouches à base d’urine étaient recommandés et, en cas d’haleine fétide, on mastiquait des feuilles de myrrhe ou on se rinçait la bouche avec du vin…

Le moyen-âge vit le règne des barbiers et des arracheurs de dents dont les opérations, publiques, donnaient lieu à de véritables spectacles. L’art de la dentisterie commence vraiment au XVIIe siècle. Pierre Fauchard
(1678-1761) laisse durant ce siècle une œuvre tellement importante que l’on peut considérer ce dernier comme le père de la dentisterie moderne. Mais Fauchard excepté, les praticiens du XVIIIe siècle ne firent guère preuve d’esprit original. Le tartre dentaire était selon eux formé d’insectes polypiers, tandis que la carie dentaire, elle, était attribuée à la présence de vers.


La prothèse dentaire est demeurée fort simple jusqu’au début du XVIIIe siècle. Elle était faite à partir de l’ivoire des dents d’hippopotame et, puisqu’elle était presque continuellement dans la bouche, elle avait
tendance à se décomposer. Un apothicaire eut alors l’idée de modeler de la porcelaine sur son appareil. Ainsi furent créées, en 1789, les dents artificielles de porcelaine.

Dès 1820, l’industrie et le commerce connurent une rare prospérité. Les dentistes se multiplièrent. Le patient était assis sur un siège banal ou parfois même sur le plancher. Vers 1830, une têtière ou un dossier mobile
furent ajoutés pour améliorer le confort du fauteuil. Vers 1860 apparurent les premiers fauteuils à manivelle ou à levier. Ainsi, progrès faisant, les dentistes pouvaient posséder à la fin du siècle dernier, un fauteuil passablement perfectionné. Quant au tour à fraiser, il fut longtemps ignoré, malgré la publication de Fauchard à ce sujet (1728). Au début du XIXe siècle, on taillait encore les dents cariées à coups de burin ou de ciseaux...

Mais la technique dentaire a été grandement influencée par deux grandes découvertes du  siècle dernier :


Le génie de Pasteur a finit par pénétrer lentement dans le milieu dentaire. On peut dire que, jusqu’au début du XXe siècle, la naissance de la bactériologie et de l’antisepsie n’a guère transformé la dentisterie. Ce n’est qu’après des études faites au début du XXe siècle sur les graves répercussions qu’occasionnent dans tout l’organisme les infections dentaires que l’asepsie a fini par s’imposer dans la technique dentaire moderne.


Surtout, la découverte de l’anesthésie influença considérablement l’essor de la technique dentaire. Le dentiste Horace Well décida en 1844 d’expérimenter sur lui-même les effets du protoxyde d’azote sur l’abolition de la conscience et sur la modification apportée par ce gaz au centre nerveux. L’expérience fut concluante: l’inhalation supprimait la douleur pendant les opérations. L’anesthésie était découverte.

Parallèlement, le nombre et la variété d’instruments dentaires augmentèrent et se perfectionnèrent à un tel point que l’on peut presque dire qu’il existe désormais un outil pour chaque geste. Les matériaux du chirurgien dentiste ont eux aussi connu leur évolution.  L’art dentaire se perfectionnant et devenant plus complexe, plus scientifique, la nécessité d’apprendre avant de pratiquer se fit de plus en plus sentir. La première école dentaire fut ouverte aux États-Unis, à Baltimore, en 1839. Presque aussitôt, l’Angleterre, la France, l’Allemagne et la Russie firent de même. La suite, vous connaissez..


La revue dentaire suisse romande N° 3 MARS 2009



jeudi 7 juin 2012

BOUCHE SÈCHE




La sensation de bouche sèche (xérostomie) est un symptôme subjectif qui peut être évalué par un questionnaire, dont le plus utilisé est le questionnaire retenu pour les critères européens du syndrome de
Gougerot-Sjögren (SGS). La sensation de bouche sèche peut être un symptôme invalidant.
La sécrétion salivaire est assurée par trois paires de glandes principales et par un grand nombre de glandes salivaires accessoires, réparties dans la muqueuse oropharyngée. La composition de la salive est modulée par le système nerveux sympathique. La sécheresse buccale est plus fréquente chez la femme et augmente avec l’âge. On évalue sa fréquence à près de 30 % au-delà de 65 ans.


Critères européens du syndrome de Gougerot-Sjögren : 


Critères de xérostomie : au moins une réponse positive à l’une des trois questions.

1. Avez-vous, depuis plus de trois mois, la sensation quotidienne de bouche sèche ?
2. Avez-vous eu depuis votre âge adulte des épisodes récidivants ou permanents de gonflement parotidien ?
3. Êtes vous obligés de boire fréquemment pour avaler des aliments secs ?

- CLINIQUE :

 Les signes cliniques sont souvent discrets et occultés par les patients, mais ils sont parfois très invalidants (gêne pour parler, pour mastiquer et pour déglutir). Ce symptôme, très pénible avec sensation de brûlures buccales, peut lourdement retentir sur la vie sociale. Il peut apparaître des fissures douloureuses des commissures labiales. La xérostomie se complique parfois de glossodynies et de dysgueusie.
L’hypertrophie des glandes salivaires est à rechercher systématiquement, car particulièrement évocatrice de syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS). Elle est permanente ou, plus souvent, épisodique et asymétrique.

L’examen doit rechercher les complications :

–  infections fungiques récidivantes, infections bactériennes sources de gingivites, parodontites, et de
multiples caries à progression rapide ;
–  l’examen est souvent évocateur : muqueuse vernissée, langue dépapillée et anfractueuse.


EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

■ Exploration de la sécheresse buccale :

- Mesure du flux salivaire : collection de salive totale, obtenue par crachat, de réalisation facile. Dans
le diagnostic de SGS, elle est retenue comme critère de xérostomie.
- La sialographie et la scintigraphie des glandes salivaires ont assez peu d’intérêt pratique, elles sont
soit invasives, soit coûteuses et mal standardisées. En conséquence, c’est l’interrogatoire, l’examen et
éventuellement la mesure du flux salivaire qui sont retenus pour le diagnostic.

■ Anatomie pathologique des glandes salivaires :

La biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) est de réalisation facile. L’étude histologique est
d’un grand intérêt pour le diagnostic étiologique.

CAUSES DE BOUCHE SÈCHE

Les causes de sécheresse buccale sont dominées par le SGS et la xérostomie induite par les médicaments.


SGS : syndrome de Gougerot-Sjögren

La xérostomie constitue avec la xérophtalmie un élément constitutif du SGS primitif mais peut être un
signe d’appel du SGS secondaire (associé à une autre maladie auto-immune). L’aspect anatomopathologique réalise la sialadénite lymphocytaire focale, qui constitue un critère diagnostique de la
maladie. La classification de Chisholm et Mason apprécie l’importance de l’infiltrat inflammatoire.
C’est une donnée essentielle pour poser le diagnostic de SGS.





Pathologie iatrogénique


De nombreux médicaments sont susceptibles d’entraîner une sécheresse buccale, en particulier chez le
sujet âgé.


Molécules actives sur le système parasympathique : atropiniques,  anticholinergiques


- Alcaloïdes naturels ou dérivés : Sirops antitussifs et collyres
                                                  Scopolamine et Buthylhyoscine bromure.
- Substance avec fonction amine tertiaire : Antiparkinsonniens (anticholinergiques)
                                                                Oxybutinine (antispasmodique urinaire)
Substances avec fonction amine quaternaire : Antispasmodiques à visée digestive ou bronchique
Morphinomimétiques: Lopéramide, nalbufine, nefopam, pentazocine

Médicaments agissant sur le système nerveux parasympathique



- Antihistaminiques H1
- Antidépresseurs : Antidépresseurs imipraminiques
                                 Antidépresseurs non imipraminiques
- Anticonvulsivant : Carbamazépine
- Neuroleptiques : Phénothiazines type chlorpromazine, famille des thioxanthènes, nouvelle famille des dibenzo-oxazépines

Médicaments actifs sur le parenchyme salivaire



- Antimétabolites : 
Pentostatine

- Rétinoïdes : Isorétinoïde, acitrétine
- Interféron (IFN) : IFN alpha-2b recombinant
Analogue de l’hormone antidiurétique : Lypressine


■ Autres affections 


Beaucoup d’autres affections sont plus rarement en cause :

– la sarcoïdose comporte très souvent une atteinte salivaire avec hypertrophie des glandes salivaires ;
– l’amylose peut être révélée par un syndrome sec isolé et pose alors de difficiles problèmes diagnostiques ;
– dans certaines affections virales, le syndrome sec est fréquent, en particulier dans l’infection à virus C. Elle peut se voir également dans l’infection HIV, quel qu’en soit le stade ;
– la xérostomie radio-induite, dans les irradiations cervico-faciales, est fréquente et irréversible, d’autant plus qu’une chimiothérapie est associée. Une hyposialie peut également être observée après traitements par l’iode radioactif des cancers thyroïdiens ;
– d’autres affections sont plus rarement en cause. Une xérostomie est pratiquement constante au cours de la maladie du greffon contre l’hôte. Le syndrome sec complique aussi de nombreuses neuropathies centrales ou périphériques comprenant une atteinte du système nerveux autonome. Enfin, les patients en phase terminale de cancers souffrent fréquemment d’une hyposialie dont il faut tenir compte dans les traitements de confort.


TRAITEMENT

Il dépend de la cause, qu’il faut traiter spécifiquement. Dans le SGS, les traitements de fond de la maladie (corticoïdes, immunosuppresseurs, hydroxychloroquine) ont peu d’efficacité.
Il faut surtout pallier l’hyposialie par un traitement sécrétagogue et éviter les complications dentaires et infectieuses par des mesures d’hygiène.

■ Mesures d’hygiène buccodentaires

Elles ont pour but de prévenir les caries et les surinfections :

– veiller à une bonne hydratation, éviter les aliments sucrés et avoir une hygiène dentaire soigneuse.
Fréquentes visites chez le dentiste pour détartrage et application de fluor au moyen de gouttières.

Prévention des surinfections mycosiques par des bains de bouche quotidiens ou trihebdomadaires au
sérum bicarbonaté ;
– l’examen de la bouche doit être fréquent pour dépister les surinfections, parfois responsables
d’aggravation des symptômes douloureux. La nystatine et l’amphotéricine B sont utilisées pour le
traitement de ces complications (comprimés, solutions, comprimés gynécologiques).

Traitement de la xérostomie


Substituts salivaires (eau + électrolytes) : ils sont utilisés en spray, souvent utiles lors d’épisodes d’aggravation et chez les porteurs de prothèses dentaires : (Artisial, Aequasial) ;
Sécrétagogues :

• la stimulation permanente de la sécrétion salivaire peut être obtenue en demandant au patient de sucer en permanence des bonbons acidulés ou du chewing-gum sans sucre ;
• l’anetholtrithione (Sulfarlem) peut être utilisé en première intention, mais rarement efficace. La bromhexidine (Bisolvon) est souvent plus efficace sur la sensation de bouche sèche, mais son effet s’épuise. De nombreuses études sont en faveur du traitement par le chlorhydrate de pilocarpine (Salagène : par voie orale, non remboursé) ;
• l’acupuncture, rarement étudiée, pourrait également être efficace.





Par: Élisabeth Vidal-Cathala





samedi 26 mai 2012

Se faire détartrer les dents pour éviter les problèmes cardiaques


Les recherches suggèrent que les personnes âgées devraient se faire détartrer les dents pour éviter les problèmes cardiaques.


by Dental Tribune International

AIPEI, Taiwan : Une analyse de données de patients ayant une assurance médicale publique à Taiwan, a soutenu que la santé buccodentaire et les maladies cardiaques pourraient être associées en vieillissant.
Selon un article publié récemment dans l'American Journal of Medicine, les personnes de plus de 50 ans qui avaient fait au moins un détartrage dentaire ont montré une incidence légèrement plus faible d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux et d'autres problèmes cardio-vasculaires que ceux qui n'en n'avaient jamais fait.

Dans cette étude, qui a duré sept ans, les dossiers de plus de 22.000 patients, choisis dans la base de données de l'assurance nationale de santé, ont été analysés. Selon les chercheurs de l’hôpital des anciens combattants de Taipei et du centre de recherches cardiovasculaire de l’Université nationale Yang-Ming, les résultats rendus publics ce mois-ci ont révélé moins de maladies cardiaques chez les personnes qui avaient fait détartrer leurs dents.

L'incidence des AVC était de 1,1 pour cent plus élevée chez ceux dont les dents n'avaient pas été détartrées, et 0,6 pour cent plus élevée en ce qui concerne l’infarctus aigu du myocarde.

Le Docteur Zu-Yin Chen, qui a dirigé l’étude, a déclaré à Reuters Santé, à Londres, que les résultats, bien que convaincants, n'ont pas prouvé que l'amélioration de l'hygiène bucco-dentaire puisse réduire le risque de maladie cardiaque, mais que les problèmes dentaires, tels que les maladies des gencives, sont plus susceptibles d'accroître le risque de ces maladies.

Chen a ajouté que la nouvelle étude a tenu en compte les recherches suggérant qu’il pourrait y avoir un lien entre les maladies cardiaques et la santé bucco-dentaire.

Le lien en lui-même et la façon dont l'inflammation bactérienne dans la bouche contribue aux maladies du cœur est encore très débattue dans la communauté dentaire

dimanche 18 mars 2012

PubMed pour les nuls, PubMed for the hopeless!


PubMed pour les nuls
PubMed for the hopeless!



PubMed peut être un puissant allié dans vos recherches ou votre pire ennemi. Cet article n’a pas la prétention de vous apprendre tout sur la nouvelle interface PubMed mais de vous donner quelques clés pour mieux vous en sortir sans avoir à lire un million d’abstracts pour rédiger une revue de la littérature.

1. COMMENT CROISER PLUSIEURS TERMES ?

Sur la première page qui s’ouvre, vous trouverez au-dessus  de la fenêtre libre, une case Advanced Search. 

De façon générale, il est déconseillé de saisir simultanément  plusieurs termes dans la fenêtre de recherche. Pour croiser  plusieurs termes entre eux, dans Advanced Search, cliquez sur 
Search History. Pour associer la dernière requête (dans la  fenêtre de recherche) à une précédente, cliquez sur le numéro  de la requête à combiner et choisissez l’opérateur adéquat 
(AND, OR, NOT).

En cliquant sur Search Det ails, vous pouvez vérifier la 

compréhension du terme saisi en mot clé (MeSH Terms) ou en

langage libre (All Fields).



2. COMMENT LIMITER LA QUESTION À UN ASPECT DU SUJET ?

Dans Advanced Search, il n’existe pas que les limites préétablies (Author, Journal, Publication Date...) mais aussi la recherche par mot clés MeSH (dans More Ressources tout en bas).
En cliquant sur MeSH Database, saisissez un terme ou une expression dans la fenêtre de recherche : si le terme saisi est un mot clé MeSH, le système affiche la liste descriptive des mots clés comprenant le terme saisi. Le système propose la définition, les qualificatifs (Subheadings) permettant de limiter la recherche à un aspect particulier, l’environnement sémantique (arborescence), le choix d’exclure des mots clés plus spécifiques... Pour associer plusieurs mots clés, validez le choix avec le menu Send to, Search Box with AND.



3. POUR PLUS D’INFORMATIONS

Help à partir de la page d’accueil de Pubmed et le manuel complet sur www.nlm.nih.gov/pubs/web_based.html . De façon générale, il est intéressant de passer quelques temps sur l’interface de façon à vous familiariser avec la bête.

A. Gaudineau*
N. Sananès
B. Langer
Service de gynécologie-obstétrique, hôpital de Hautepierre,
avenue Molière, 67200 Strasbourg, France

Tribune des internes / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 38 (2010) 71–73





dimanche 4 mars 2012

Classification des lésions interradiculaires



LA LÉSION INTER-RADICULAIRE (LIR) :

Est une pathologie parodontale qui se manifeste par une perte osseuse située entre les racines d'une dent pluriradiculée ; entraînant par la suite une mortalité dentaire globale très significativement plus élevée que la mortalité globale pour raison parodontale.

CLASSIFICATIONS DES LIR :

A-CLASSIFICATION DE HELD ET CHAPUT -1959- :(1)

- Atrophie en cuvette.
- Atrophie en escalier.

B-CLASSIFICATION DE HEINS ET CANTER -1968- :(2)



Cette classification repose sur 3 critères :

* La localisation suivant les orifices d'entrée de la furcation :
       - Molaire supérieure : entrées mésiale, vestibulaire et distale
       - Molaire inférieure : entrées vestibulaire et linguale
* Le nombre des murs osseux.
* Le degré d'exposition de la furcation : 
        - naissante
        - partielle
        - totale

C- CLASSIFICATION D'EASLEY ET DREANNAM -1969- : (3)


Selon EASLEY ET DRENNAM, La classification des LIR est basée sur la position des divers élements du parodonte par rapport à l'organe dentaire.

On distingue alors 3 Classes :

* CLASSE I :
   La furcation est normale.
* CLASSE II :
   La furcation est partiellement atteinte; 2 types sont à considérer :
      - Type 1 : La crête osseuse latérale à la dent peut être horizontale et s'étendre horizontalement dans la furcation.
      - Type 2 : La crête osseuse latérale à la dent n'est pas plate mais s'incline en direction coronaire dans l'espace interradiculaire.
* CLASSE III :
   Elle est caractérisée par une atteinte totale de la furcation :
       - Type 1 : passage possible de la sonde.
       - Type 2 : passage impossible de la sonde.

D- CLASSIFICATION DE GLICKMAN -1974- : (4)


En 1974 GLICKMAN propose une classification des LIR basée sur l'importance de la destruction.
On distingue :

* CLASSE I :
      Atteinte du ligament parodontal au niveau de la furcation  sans évidence clinique ou radiographique de la lyse osseuse.
* CLASSE II : 
      Alvéolyse au niveau d'une ou plusieurs des faces de la furcation. Les structures parodontales encore intactes ne permettent qu'une pénétration partielle de la furcation.
* CLASSE III :
      La furcation peut être obstruée par la gencive, mais l'os a été détruit à un degré assez important pour permettre le passage total de la sonde dans la direction vestibulo-linguale ou mésio-distale.
* CLASSE IV :
      Le parodonte a été détruit à un tel degré que la furcation est ouverte permettant ainsi un accès facile de la sonde.

E- CLASSIFICATION DE GOLDMAN ET COHEN -1977- : (5)

Elle comprend 3 classes :

* CLASSE I : Perte horizontale des tissus de soutien ne dépassant pas 1/3 de la largeur de la dent.
* CLASSE II : Perte horizontale des tissus de soutien dépassant 1/3 de la largeur de la dent, mais n'atteigne pas la largeur totale de l'espace inter-radiculaire.
* CLASSE III : Destruction horizontale de part en part des tissus de soutien au niveau de l'espace inter-radiculaire.

F- CLASSIFICATION DE LINDHE -1977- : (1)

On distingue 3 classes :

* CLASSE I : Perte horizontale  de moins de 3 mm à l'intérieur de la furcation.
* CLASSE II : Perte horizontale supérieure à 3 mm mais pas sur toute la largeur totale de la furcation.
* CLASSE III : Destruction horizontale de part en part.

G- CLASSIFICATION DE TARNOW ET FLETCHER -1984- : (6)

TARNOW ET FLETCHER ont décrit une sous classification appréciant la perte verticale d'os interradiculaire à partir de la furcation.



Les sous-classes sont :

* A : Profondeur verticale de 1 à 3 mm
* B : Profondeur verticale de 4 à 6 mm
* C : Profondeur verticale de 7 mm ou plus.

H- CLASSIFICATION DE MEYER : (1,5)

C'est une classification proposée par MEYER en 1980, considérant la lésion non plus dans l'espace entre les racines, mais par rapport à l'ensemble de la dent et de l'os qui l'entoure.

DESCRIPTION DE LA LÉSION INTER-RADICULAIRE SELON MEYER :

* DESCRIPTION VERTICALE :
      - Lésion infra-osseuse : 


    le niveau osseux inter-radiculaire est situé apicalement par rapport au niveau osseux adjacent.

      - Lésion juxta-osseuse : 


  Le niveau osseux inter-radiculaire est situé sur le même plan que le niveau osseux adjacent.

     - Lésion supra-osseuse : 


   Le niveau osseux inter-radiculaire est situé coronairement par rapport au niveau de l'os adjacent.

* DESCRIPTION HORIZONTALE :

On distingue (à l'aide de la radiographie) :

    - Hémi-septum inter-radiculaire : 


Il concerne une seule racine : 
   - Partiel : La lésion n'atteint qu'un seul côté de la racine.
   - Total : Les deux côtés de cette racines sont atteints.

   - Double  Hémi-septum inter-radiculaire :



Il concerne les 2 ou 3 racines, et peut être mixte ( une racine est atteinte parteillement, l'autre totalement).

   - Rebord irrégulier inter-radiculaire :


La lésion s'étend à l'ensemble des racines et concerne toutes leurs parois. La lyse s'étend jusqu'à former un plateau inter-radiculaire.

* DESCRIPTION TRANSVERSALE :

On utilise une sonde avec repère pour pallier l'imprécision lors du sondage, pour apprécier la longueur de pénétration au niveau d'une LIR, et l'exprimer en mm.

Bibliographie: 

1- MEYER J.
                      Une classification des lésions interradiculaires.
                      Actua odontostomato, 1980, n° 130: 287-297.

2-HEINS P.J., CANTER S.R.
                      The furcation involvement : a classification of bony deformities.
                       Periodontics, 1968, 6 : 84-86

3- EASLEY I.R., DRENNAM G.A.
                       Morphological classification of furcation.
                       J can Dent Assoc, 1969, 35 (2): 104-107.

4- GLIVKMANN I.
                       Parodontologie clinique.
                       Paris, J Prélat, 1974.

5- MEYER J.
                      Les lésions interradiculaires. Examen, diagnostic et plan de traitement.
                      Actua odontostomato, 1986Actua odontostomato, 1985, n° 149: 101-110.

6- TARNOWD., FLETCHER P.
                      Classification of the vertical component of furcation involvement.
                       J Periodontol, 1984, 55, n° 5: 283-284.


Les doléances en prothèse adjointe totale (PAT)



MOYENS DE DIAGNOSTIC DES DOLÉANCES :

- PALPATION :

* Etat de surface
* Rétention
* Extensions
* Douleurs

- MESURES :

* DVO
* RC (relation centrée)
* OCCLUSION
* ESTHÉTIQUE

- VISUALISATION :

* ESTHÉTIQUE
* BLESSURES
* RÉSORPTION
* MORSURES

- ANALYSES FONCTIONNELLES :

* PHONATION
* MASTICATION
* DÉGLUTITION.

DIFFÉRENTS TYPES DE DOLÉANCES : 

 I- DOULEURS :
 Doléances immédiates :

        - Contrôler à l'aide du papier à articuler la présence d'une surcharge locale en occlusion centrée.
        - Contrôler si la prothèse est compressive au niveau de l'intrados par l'intermédiaire d'une résine révélatrice.

 * Doléances ultérieures :

         a - Généralisées : à la fois au maxillaire et à la mandibule.

                 -  Rechercher une insuffisance de hauteur de l'espace libre d'inocclusion (ELI).
                 -  Vérifier si la répartition des pressions occlusales est défectueuse.

          b - Localisées :

* Au maxillaire :
                  - Frein médian : augmenter l'échancrure
                  - Freins latéraux : corriger légèrement
                  - Ligaments ptérygo-maxillaires : le bord prothétique est soit insuffisamment arrondi, soit prolongé de manière excessive.
                  - Joint postérieur (en sur-extension) : meulage.
                  - Intrados rugueux : polissage
                  - Surcharge occlusale : meulage occlusal
                  - Décalage antérieur : meulage occlusal
                  - Crête antérieure : meulage de l'intrados sans toucher le bord périphérique de la prothèse.

* A la mandibule :
                  - Ligne oblique interne (LOI) : décharger
                  - Canaux excréteurs de wharton : voir s'ils sont recouverts par le joint sublingual
                  - Éminences piriformes : il peut s'agir d'une surcharge occlusale, ou d'une limite postérieure inadéquate.

II - TROUBLE DE PHONATION :
     Doléances immédiates : Temporiser.

     * Doléances ultérieures :
                         - Sifflement : rechercher une sur-épaisseur de la zone rétro-incisive supérieure.
                         - Zézaiement : l'épaisseur de la surface rétro-incisive est insuffisante.
                         - Mauvaise prononciation [ F.V.T.D.O ] est due à un montage incorrect du bloc incisivo-canin.
                         - Chuintement : D.V.O sous évaluée.
                         -  Mauvaise prononciation [ P.B.M ] : La D.V.O est surévaluée.

III - DÉGLUTITION DIFFICILE :              
         * Doléances ultérieures :
                 - Si la D.V.O est sous évaluée : réfection totale d'une ou des deux prothèses
                 - Si la D.V.O est surévaluée : convaincre le patient d'avaler sans contact dento-dentaire.
                 - Rechercher une surépaisseur au niveau du joint postéro-supérieur, ou dents inférieures trop linguales : diminuer les excès.

IV - INSTABILITÉ DES PROTHÈSES : 
      Doléances immédiates :
                 - En occlusion : équilibration en relation centrée.
                 - En inocclusion : attendre 24 à 48 heures (tassement de la prothèse)

         * Doléances ultérieures :
                          a - Statique :
                 - PROTHÈSE SUPÉRIEURE : 
* Si elle descend : frein de la lèvre insuffisamment échancré.
* Bord vestibulaire antérieur trop épais.
                 - PROTHÈSE INFÉRIEURE : 
* Se soulève seulement : diminuer les bords vestibulaires et les bords linguaux des zones molaires
* Bascule d'arrière en avant : voir s'il y a une sur-extension de la zone rétro-molaire.
* Bascule d'avant en arrière : voir si le bloc incisivo-canin est trop vestibulé ou le bord antérieur vestibulaire trop long.
                         b - Dynamique :
* Contrôle par les tests de Herbst.
* Contrôle des troubles de l'occlusion :
               - En occlusion centrée : voir s'il reste encore des contacts prématurés.
               - En latéralité : meulage selon la régle VS-LI
               - En propulsion : meulage selon la régle DS-MI

V - NAUSÉE : 
      Doléances immédiates : 
                 - Rassurer le patient
           -  Joint postérieur à vérifier
                 - Voir doléances ultérieures et temporiser.

         * Doléances ultérieures :
                 - Psychothérapie
                 - Revoir les limites de la prothèse supérieure
                 - Corriger le joint postérieur du maxillaire
                 - Désépaissir le tiers postérieur de la prothèse supérieure
                 - Vérifier si la dimension verticale est sous-évaluée.
                 - Vérifier si l'arcade inférieure est rétrécie
                 - Traitement médicamenteux : [ Primpéran, Vogalene]

VI - INCONFORT & ENCOMBREMENT : 
      Doléances immédiates : Temporiser.

         * Doléances ultérieures : 
                 - Désépaissir les excès.
                 - Vérifier si les dents ne sont pas montées trop lingualement.

VII - ESTHÉTIQUE : 
           Doléances immédiates : Temporiser.

            * Doléances ultérieures : 
                   - Rappeler au patient que le choix esthétique a été effectué avec son accord
                   - Vérifier si la DVO est trop grande
                   - Vérifier si la DVO est trop réduite.
          

vendredi 17 février 2012

jeudi 16 février 2012

Une dent peut sauver la vue !






Un chirurgien ophtalmologiste met au point une technique d’implant révolutionnaire, basée sur le constat que l’oeil ne rejette pas les greffes de matière dentaire.

La technique, dite « d’ostéo-odonto-kératoprothèse » est une alternative à la greffe de cornée quand cette dernière n’est pas possible. « On se sert beaucoup plus fréquemment d’une dent du patient, généralement une canine, que de celle d’un donneur apparenté compatible avec le receveur », déclare le Dr Emmanuel Lacombe, l’un des huit spécialistes au monde de cette opération. Schématiquement, « tout matériau synthétique directement implanté dans l’oeil se voit expulser par la couche de surface, c’est-à-dire l’épithélium, et c’est encore plus vrai au niveau de la cornée », explique M. Duchesne.


« Or, l’inventeur a observé que dans l’organisme, deux matériaux rigides pouvaient être en contact sans problème avec de l’épithélium, les ongles et les dents », poursuit-il. « Il a observé par ailleurs que la muqueuse buccale tolère la dent, si le ligament alvéolo-dentaire est en bon état. Sinon, la muqueuse cherche à l’expulser, provoquant le déchaussement de la dent. »


L’OSTÉO-ODONTO-KÉRATOPROTHÈSE : 

Concrètement, on prélève le bloc ostéo-dentaire où se trouve la racine de la dent avec ce fameux ligament, puis l’émail est enlevé. On meule ce bloc pour obtenir un parallélépipède rectangle de 7 à 8 mm de large, de 14 à 16 mm de long et 2,5 à 3 mm d’épaisseur. On le perce pour y introduire une simple optique en plastique transparent, et ainsi le boucher.



L’ensemble est alors placé sous la peau du patient pendant trois mois minimum, pour qu’il soit colonisé par des cellules et entouré de tissus fibreux afin de permettre de faire les points de suture. « Parallèlement, on prépare l’oeil en lui enlevant la fine couche qui le recouvre (kératotomie) et la remplaçant par de la muqueuse buccale afin que la dent retrouve le milieu auquel elle est habituée », poursuit l’ophtalmologue.


UN IRIS REDESSINÉ :

L’aspect n’est « pas très joli (pupille sans iris, couleur rosâtre) », mais esthétiquement une grande lentille de contact avec un iris dessiné dessus peut être « acceptable ». Des lunettes permettent d’adapter ensuite la vue, poursuit le spécialiste. « La récupération visuelle est suffisante pour conduire une voiture », ajoute-t-il, évoquant un chauffeur de taxi à Rome, opéré de cette manière. « Cette technique, très lourde (en durée et personnels), n’a jamais été très en vogue », admet-il, mais elle reste « utile ». Pour sa part, le patient irlandais opéré à Brighton se réjouit de voir « suffisamment » pour se déplacer et regarder la télévision.



Source : AFP

Pour plus d'information : http://archopht.ama-assn.org/cgi/content/full/123/10/1319



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