dimanche 27 février 2011

PAT du clinique au laboratoire - 2 ème partie -


L'EMPREINTE PRIMAIRE (ou préliminaire)

1. INTRODUCTION : 

         L'empreinte préliminaire n'est pas un brouillon de l'empreinte secondaire mais une 
étape importante du traitement de l'édentation totale puisqu'elle conditionne la qualité 
des étapes ultérieures. Son incidence sur la réussite du traitement justifie tous les efforts 
du praticien, dans sa conception et sa réalisation.

       
         Pour beaucoup d'entre nous, cette étape de l'empreinte primaire est souvent négligée, 
considérée à tort comme «améliorable» par la phase suivante de l'empreinte secondaire.


         L'empreinte primaire doit être aussi parfaite que possible car toutes les erreurs non 
corrigées à ce stade se répercuteront sur les étapes suivantes, se majorant à chaque stade 

d'élaboration de la prothèse et multipliant les imperfections de la prothèse finale.


2. OBJECTIFS CLINIQUES :
  • Enregistrement statique des zones anatomiques.
  • Réalisation d'un porte-empreinte individuel.
3. QUALITES DE L'EMPREINTE PRIMAIRE :

Les critères de qualité d'une empreinte primaire sont:

- la non-compression des tissus de soutien enregistrés.
- l'enregistrement de toutes les zones exploitables pour la réalisation de la future 
prothèse (freins, insertions musculaires et ligamentaires, ligne de réflexion des 
muqueuses dans leurs positions de repos).


4. LES ETAPES CLINIQUES DE REALISATION :
  • Préparation du matériel
  • Choix du matériau à empreinte: plâtre ou alginate?
    • Propriétés et indications des matériaux à empreinte :

INDICATIONS :


  • Préparation des matériaux à empreinte : 
    • Préparation du plâtre :

       1) Le mélange est prédosé en fonction des données fournies par le 
fabricant 
       2) L'eau est contenue dans le bol à plâtre.
       3) Le plâtre est ajouté progressivement à l'eau.
       4) Le mélange est spatulé environ 1 minute.
       5) Les bulles sont éliminés par tapotement du bol sur un support ou 
en utilisant un vibreur (plus efficace).


Il faut obtenir un mélange d'une consistance crémeuse.
    • Préparation de l'alginate : 
      1) Le mélange est prédosé en se rapportant aux nonnes du fabricant.
      2) L'eau est ajoutée à l'alginate.
      3) La spatulation doit être vigoureuse: le mélange est écrasé sur les 
parois du bol par la spatule à alginate.
     4) Le temps de spatulation doit respecter les indications du fabricant.

  • Choix du porte-empreinte : 
  Le choix du porte-empreinte est déterminé par plusieurs facteurs:

- les éléments anatomiques observés au cours de l'examen clinique.
- la forme de l'arcade (triangulaire, carrée, elliptique).
- la dimension de l'arcade.
  • Qualités du porte-empreinte :
=> Insertion et désinsertion aisée.
=> Modifiable et adaptable.
=> Positionnement reproductible.
=> Forme homothétique à celle de l'arcade permettant le fluage aisé du 
matériau à empreinte.
=> Il englobe l'ensemble des surfaces à reproduire sans provoquer de
distorsion des organes para-prothétiques.

  • Caractéristiques des porte-empreintes du commerce :
    • Pour les empreintes au plâtre : 
   Les porte-empreintes sont métalliques, non perforés, à fond plat.
    • Pour les empreintes à l'alginate :
   Les porte-empreintes sont métalliques ou plastiques, perforés, à fond
plat.







PAT du clinique au laboratoire - 1ère partie -



EXAMEN ENDOBUCCAL


Lorsque le praticien estime que le premier contact est satisfaisant, lorsqu'il pense qu'un courant de sympathie réciproque s'est lentement créé et qu'une collaboration effective peut être envisagée, à ce moment seulement, il peut entreprendre son examen endobuccal.

Il devra s'effectuer avec beaucoup de douceur, en se souvenant que rien n'est plus traumatisant pour l'édenté, que ce premier contact physique entre les doigts de l'opérateur et sa cavité buccale édentée, stigmatisant son infirmité.

Les éléments fondamentaux à retenir dans un examen endobuccal sont les suivants :


— degré d'ouverture de la cavité buccale,
— réflexe nauséeux.
— état général physiologique ou pathologique des tissus muqueux.
— qualité et importance du flot salivaire,
— volume et mobilité de la langue,
— valeur prothétique de chacune des deux surfaces d'appui.

Ces différents éléments de diagnostic ont été longuement analysés dans notre traite de prothèse complète.
Seuls les facteurs positifs ou négatifs, déterminants pour le succès ou l'échec final, seront soulignés et décrits.
Lorsque le nombre d'éléments positifs sera important, le cas sera jugé favorable. Au contraire, lorsque les éléments négatifs seront les plus nombreux, le cas sera jugé difficile. Lntre ces deux extrêmes, toutes les situations intermédiaires sont possibles.


Degré d'ouverture de la cavité buccale:


lue cavité buccale saine, largement ouverte, est un facteur positif. Une ouverture buccale limitée par des altérations commissurales douloureuses constituera une gêne à toute pénétration de porte-empreinte ou de base d'occlusion.

Réflexe nauséeux:


Lorsqu'il est incoercible, il constitue un élément négatif à prendre en considération. Il sera justiciable d'un traitement particulier, psychologique ou médicamenteux. Il nous imposera des techniques de prise d'empreinte rapide, sous pression occlusale et la nécessité d'une prothèse transitoire de mise en condition.


Etat des tissus muqueux:


L'analyse des muqueuses permettra d'apprécier l'existence éventuelle d'altérations pathologiques, de déficience en vitamine A, C et B, de pullulations fongiques ou d'allergies.

Flot salivaire:


La stabilité d'une prothèse complète dépend plus de l'état de surface de son intrados et de son extrados, que de la qualité et de l'importance du flot salivaire. Ces derniers, sont d'ailleurs différents avant et après le traitement prothétique. Le problème salivaire ne pourra donc être évalué et solutionné que dans l'état postprothétique de l'adaptation.

Cependant, toute absence ou excès de salive ou toute salive trop visqueuse, doivent nous inciter à beaucoup de prudence dans les promesses faites à l'édenté.

Volume et mobilité de la langue:




Une langue large peu mobile, en position basse, constitue un élément favorable quant à la stabilité de la prothèse qui sera réalisée (fig. 2-1). Une langue étroite, très mobile, en position haute ou anormalement reculée, doit être considérée au contraire avec beaucoup de méfiance. Elle imposera une prothèse transitoire avec mise en condition neuro-musculaire, une rééducation des muscles abaisseurs de la langue et participation effective du patient, au succès final.
La position haute du plancher buccal et de la ligne de réflexion paralinguale interdit toute création d'un joint capable d'assurer la rétention de la prothèse mandibulaire.
Le syndrome de déglutition atypique constitue également un écueil certain dans la recherche d'une stabilité de la restauration prothétique... Il devra systématiquement être détecté. Il imposera lorsqu'il existe une rééducation linguale.

Position basse de la langue favorable à la stabilité de la future prothèse. 


Valeur  prothétique  des  surfaces  d'appui:


D'une façon générale, la valeur prothétique des surfaces d'appui dépend essentiellement de quatre facteurs d'importance égale :

— le degré de résorption de l'infrastructure osseuse,
— la qualité des tissus de revêtement des crêtes,
— l'anatomie et la physiologie des organes paraprothétiques,
— le degré de dépressibilité des lignes de réflexion de la muqueuse.

Ces quatre éléments de diagnostic et de pronostic seront successivement appréciés au niveau de chaque arcade par un examen et une palpation systématique et attentive.

Arcade supérieure

Infrastructure osseuse:

La forme et le volume des rebords alvéolaires, conditionnent la stabilité de la future prothèse.
Une crête peu résorbée, dont les versants sont parallèles entre eux est très favorable (fig. 2-2).


1) crête peu résorbée en U favorable à la rétention. 2) orientation favorable du versant palatin de la crête supérieure. 3) surface horizontale de la voûte favorable à la sustentation.


La forme de la voûte palatine joue un rôle non négligeable. Plus les surfaces horizontales seront étendues, plus la sustentation et la stabilité de la restauration prothétique seront aisées à obtenir (fig. 2-3).


1) crête résorbée peu favorable à la rétention. 2 et 3)surface planes du versant palatin 
de la crête

Les cas les plus défavorables se présentent lorsque tous les versants de la voûte sont obliques et ne présentent pas la moindre surface horizontale (fig. 2-4).


1) crête aux versants obliques défavorables à la stabilisation de la future prothèse. 2) versant palatin oblique défavorable. 3) voûte défavorable à la sustention ne possédant aucune surface plane.

Qualité des tissus de revêtement:

Une fibromuqueuse épaisse, kératinisée, adhérente est favorable. Un tissu hyperplasique, hyperhémié, flottant, est défavorable et justiciable d'un traitement préprothétique ou, dans certains cas, postprothétiques.

Degré de dépressibilité des lignes de réflexion:

Le degré de dépressibilité des tissus aréolaires lâches, sous-muqueux, à ce niveau, revêt une importance capitale dans l'herméticité du joint périphérique.

Anatomie et physiologie des organes paraprothétiques: 

La situation des insertions musculaires et ligamentaires a une incidence non négligeable sur l'instabilité de la future prothèse. Plus elles sont voisines du niveau de, la ligne faîtière, plus le para prothétiques est défavorable, et justiciable d'une chirurgie préprothétique économe.

L'orientation du palais mou mérite un examen attentif. Lorsque le voile tombe verticalement, selon une ligne de flexion se situant au niveau des fossettes palatines, la création d'un joint postérieur sera difficile. Une mise en condition s'imposera améliorant considérablement le résultat.





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