dimanche 10 juin 2012

L'art dentaire au cours des siècles



Les premiers soins dentaires apparaissent vers 3000 av. JC et les caries étaient alors attribuées à des vers rongeurs. En Chine, aux temps anciens, les cavités dentaires étaient obturées avec des excréments de chauvesouris. L’Egypte antique connaissait, elle, les obturations à base de terre de Nubie, de silicate de cuivre, d’or massif ou d’éclats de pierre. Dans la Rome impériale, des bains de bouches à base d’urine étaient recommandés et, en cas d’haleine fétide, on mastiquait des feuilles de myrrhe ou on se rinçait la bouche avec du vin…

Le moyen-âge vit le règne des barbiers et des arracheurs de dents dont les opérations, publiques, donnaient lieu à de véritables spectacles. L’art de la dentisterie commence vraiment au XVIIe siècle. Pierre Fauchard
(1678-1761) laisse durant ce siècle une œuvre tellement importante que l’on peut considérer ce dernier comme le père de la dentisterie moderne. Mais Fauchard excepté, les praticiens du XVIIIe siècle ne firent guère preuve d’esprit original. Le tartre dentaire était selon eux formé d’insectes polypiers, tandis que la carie dentaire, elle, était attribuée à la présence de vers.


La prothèse dentaire est demeurée fort simple jusqu’au début du XVIIIe siècle. Elle était faite à partir de l’ivoire des dents d’hippopotame et, puisqu’elle était presque continuellement dans la bouche, elle avait
tendance à se décomposer. Un apothicaire eut alors l’idée de modeler de la porcelaine sur son appareil. Ainsi furent créées, en 1789, les dents artificielles de porcelaine.

Dès 1820, l’industrie et le commerce connurent une rare prospérité. Les dentistes se multiplièrent. Le patient était assis sur un siège banal ou parfois même sur le plancher. Vers 1830, une têtière ou un dossier mobile
furent ajoutés pour améliorer le confort du fauteuil. Vers 1860 apparurent les premiers fauteuils à manivelle ou à levier. Ainsi, progrès faisant, les dentistes pouvaient posséder à la fin du siècle dernier, un fauteuil passablement perfectionné. Quant au tour à fraiser, il fut longtemps ignoré, malgré la publication de Fauchard à ce sujet (1728). Au début du XIXe siècle, on taillait encore les dents cariées à coups de burin ou de ciseaux...

Mais la technique dentaire a été grandement influencée par deux grandes découvertes du  siècle dernier :


Le génie de Pasteur a finit par pénétrer lentement dans le milieu dentaire. On peut dire que, jusqu’au début du XXe siècle, la naissance de la bactériologie et de l’antisepsie n’a guère transformé la dentisterie. Ce n’est qu’après des études faites au début du XXe siècle sur les graves répercussions qu’occasionnent dans tout l’organisme les infections dentaires que l’asepsie a fini par s’imposer dans la technique dentaire moderne.


Surtout, la découverte de l’anesthésie influença considérablement l’essor de la technique dentaire. Le dentiste Horace Well décida en 1844 d’expérimenter sur lui-même les effets du protoxyde d’azote sur l’abolition de la conscience et sur la modification apportée par ce gaz au centre nerveux. L’expérience fut concluante: l’inhalation supprimait la douleur pendant les opérations. L’anesthésie était découverte.

Parallèlement, le nombre et la variété d’instruments dentaires augmentèrent et se perfectionnèrent à un tel point que l’on peut presque dire qu’il existe désormais un outil pour chaque geste. Les matériaux du chirurgien dentiste ont eux aussi connu leur évolution.  L’art dentaire se perfectionnant et devenant plus complexe, plus scientifique, la nécessité d’apprendre avant de pratiquer se fit de plus en plus sentir. La première école dentaire fut ouverte aux États-Unis, à Baltimore, en 1839. Presque aussitôt, l’Angleterre, la France, l’Allemagne et la Russie firent de même. La suite, vous connaissez..


La revue dentaire suisse romande N° 3 MARS 2009



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