vendredi 29 janvier 2010

LE maxillaire inférieur

Le maxillaire inférieur, est impair, médian et symétrique, situé à la partie inférieure et postérieure de la face, constitue à lui seul le squelette de la mâchoire inférieure. La partie moyenne ou corps est concave en form¬e de fer à cheval les extrémités ou branches se relèvent et montent dans une direction verticale formant un angle presque droit avec le corps, dont la courbe est inscrite dans un plan horizontal.
On décrit a cet os un corps, des branches et l'angle du maxillaire inférieur.

Placer en avant la face convexe, en haut et horizontalement le bord alvéolaire.

Corps du maxillaire inférieur

Le corps du maxillaire inférieur, arciforme à convexité antérieure, offre une face exter¬ne, une face interne et deux bords un bord inférieur, libre, et un bord supérieur ou alvéolaire.

Les deux faces du corps maxillaire inférieur sont à peu près verticales; cependant l'externe est légèrement inclinée en haut, tandis que l'interne regarde un peu en bas. Cette inclinaison des faces du maxillaire provient de ce fait que le corps de l'os comprend deux parties très différentes le corps proprement dit, arciforme, à concavité postérieure et l'arcade alvéolaire, superposée au corps, et arciforme également. Comme le rayon de cette dernière est plus petit que le rayon du premier, le bord supérieur ou alvéolaire du maxillaire inférieur est compris ou inscrit dans la courbe du bord Inférieur ou libre; sur la partie médiane du corps, on observe déjà une sorte de retrait de la portion alvéolaire sur les parties latérales, l'arcade alvéolaire est fort déjetée en dedans et parait appliquée sur la face interne du corps; la coupe ci-contre met bien en évidence cette particularité de structure.

Faces du maxillaire inférieur

La face externe du maxillaire inférieur(ce qualificatif est plus juste que celui d'antérieure, ordinairement employé), montre sur la ligne médiane une crête ou un sillon vertical plus ou moins marqué, trace de la soudure des deux moitiés dont le maxillaire inférieur est primitivement composé. Cette crête aboutit, un peu au-dessus du bord inférieur de l'os à un tubercule, l'éminence mentonnière, pyramidale à base inférieure, de développement très variable.

Au-dessus du tubercule, la portion alvéolaire est soulevée en saillies verticales répondant aux racines des incisives et de la canine; entre ces saillies arrondies, des sillons répondent aux cloisons inter-alvéolaires; les saillies répondant aux dents canines sont plus prononcées que les autres.

Des angles latéraux de l'éminence mentonnière, parfois indiqués par un tubercule plus ou moins saillant, part une ligne, dite ligne oblique externe, qui suit d'abord le bord inférieur de l'os, puis se relève sur les parties latérales qu'elle traverse en diagonale pour aller se continuer avec le bord antérieur de la branche ascendante.

A 25 ou 30 millimètres de chaque coté de la symphyse mentonnière, on voit sur la face externe le trou mentonnier orifice du canal dentaire inférieur, par lequel émerge une artériole et le bouquet du nerf dentaire inférieur. Le trou mentonnier est sur la verticale passant par la deuxième petite molaire il est à distance à peu près égale du bord alvéolaire et du bord libre, toutefois un peu plus rapproché de ce dernier, quand la portion alvéolaire est entière.

La face interne montre aussi sur la ligne médiane les traces de la soudure répondant à la symphyse; à la partie inférieure de celle-ci, on voit des rugosités d'insertion réparties en tubercules ou apophyses, les apophyses géni; celles-ci symétriquement disposées de chaque côté de la ligne médiane sont au nombre de quatre; deux supérieures, acuminées, donnent insertion aux muscles génio-glosses deux inférieures, disposées en crêtes de chaque côté de la ligne médiane, donnent insertion aux génio-hyoïdiens; presque toujours ces deux apophyses inférieures sont réunies en une crête médiane, sur les versants de laquelle s'insèrent les muscles génio-hyoïdiens.

De chaque côté des apophyses géni, naît une ligne, ligne oblique interne, qui, d'abord peu marquée, s'accentue davantage et monte obliquement sur la face interne de l'os pour disparaître enfin vers la partie moyenne de la branche ascendante, un peu en arrière et au-dessous de la dernière molaire. Cette ligne ne va pas se confondre en arrière avec le bord antérieur de la branche montante.

Comme elle donne attache au muscle mylo-hyoïdien, on l'appelle encore ligne mylo-hyoïdienne c'est surtout au-dessous des dernières molaires qu'elle devient proéminente.

La ligne mylo-hyoïdienne divise la face interne du maxillaire en deux parties d'étendue, d'inclinaison et de rapports très différents. La partie supérieure ou buccale est lisse très haute en avant où elle répond aux Incisives, elle s'effile sur les parties latérales elle offre, de chaque côté des apophyses géni, une fossette, la fossette sublinguale, creusée par la contact de l'os avec la partie antérieure de la glande sublinguale; on y remarque d'ordinaire un trou vasculaire assez gros.

La portion de la face interne située au-dessous de la ligne mylo-hyoïdienne peut être dite cervicale, car elle répond aux parties molles du cou elle n'est plus verticale comme la précédente, mais oblique en bas et en avant. Elle présente, de chaque côté de la ligne médiane, au-dessous de la fossette sublinguale, l'empreinte ovalaire d'insertion du ventre antérieur du digastrique. En dehors de cette empreinte la portion cervicale est excavée par une dépression en gouttière qui répond à la partie supérieure de la glande sous-maxillaire.

On voit encore sur cette face interne du maxillaire un sillon parallèle et sous-jacent à la ligne mylo-hyoïdienne, c'est le sillon mylo-hyoïdien qui répond au nerf et aux vaisseaux du même nom.

Bords du maxillaire inférieur

Le bord inférieur du corps est arrondi et répond à la peau dont il n'est séparé que par le peaucier il est fort épais et décrit une courbe allongée à convexité inférieure. Le bord supérieur ou alvéolaire présente des cavités alvéolaires adaptées à la forme, au nombre et à la disposition des racines des dents.

Branches du maxillaire inférieur

La face externe présente, surtout dans sa moitié inférieure, des lignes rugueuses dirigées obliquement d'avant en arrière et de haut en bas; ces lignes répondent à l'insertion des lames fibreuses incluses dans le muscle masséter; elles s'accentuent d'autant plus que l'on se rapproche davantage de l'angle du maxillaire; souvent cet angle est comme déjeté en dehors et attiré en haut par la traction du muscle.

Sur la partie de la face interne qui avoisine l'angle, on trouve des séries de rugosités, parallèles aux précédentes, et répondant à l'insertion du ptérygoïdien Interne. Vers la partie moyenne de cette face, on voit l'once interne du canal dentaire cet orifice, situé à égale distance des quatre bords qui limitent la branche ascendante, est énorme; il s'ouvre en arrière et en haut; le canal qui lui succède, obliquement dirigé en avant et en bas, donne passage aux vaisseaux et nerfs dentaires inférieurs la lèvre antérieure du trou est tranchante et se termine en haut par une épine triangulaire, l'épine de Spix, à laquelle s'attache le ligament sphéno-maxillaire.

Au-dessous de l'orifice du canal dentaire commence le sillon mylo-hyoïdien tracé par le nerf et les vaisseaux mylo-hyoïdiens.

Le bord antérieur mince, presque tranchant, légèrement concave en avant, se continue avec le bord antérieur de l'apophyse coronoïde.

Le bord postérieur, épais et arrondi, très légèrement concave en arrière, s'élargit en haut où il forme la face postérieure du condyle.

Le bord inférieur de la branche montante fait suite au bord inférieur du corps: il est moins épais que celui-ci; au point où il se continue avec le bord inférieur du corps, il porte parfois l'empreinte de l'artère faciale.

Le bord supérieur, présente deux saillies séparées par une large échancrure, l'apophyse coronoïde en avant, le condyle en arrière.

L'apophyse coronoïde est une lame osseuse triangulaire, aplatie de dedans en dehors; son sommet, recourbé en arrière et déjeté en dehors, se trouve, le plus souvent, au même niveau que l'horizontale menée par le condyle; il reste parfois au-dessus, parfois au-dessous. La base de l'apophyse se continue avec la branche montante. L'apophyse est engaînée par l'Insertion tendino-charnue du muscle temporal. Sa face externe est lisse; sa face interne offre une saillie mousse qui descend parallèlement au bord antérieur et vient se perdre sur la partie interne de la dernière alvéole, où elle rejoint la ligne oblique interne. Le bord antérieur, convexe, tranchant, forme avec cette crête interne, mousse, une gouttière triangulaire, à sommet, supérieur, dont la base répond & la dernière molaire; cette gouttière est traversée obliquement par une petite crête osseuse qui marque l'insertion du buccinateur.

L'échancrure sigmoïde, demi-circulaire à concavité supérieure, sépare l'apophyse coronoïde du condyle elle donne passage aux vaisseaux et nerfs massétérins.

Le condyle est une éminence de forme ovoïde, dont le grand axe se dirige de dehors en dedans et d'avant en arrière. Le condyle est situé tout entier en dedans du plan passant par la branche montante du maxillaire inférieur; aussi sa saillie est à peu près nulle sur la face externe de cette branche; par contre elle se montre toute entière sur la face interne. Le bord tranchant de l'échancrure sigmoïde va aboutir à l'angle externe du condyle ou tout prés de cet angle. La face postérieure du condyle est large, triangulaire à sommet inférieur; elle se présente comme un élargissement du bord postérieur de la branche montante. La face antérieure est excavée par la fossette d'insertion du muscle ptérygoïdien externe. La partie articulaire, conformée en dos d'âne, présente un versant antérieur, convexe, et un versant postérieur aplati qui continue le plan de la face postérieure du condyle. Sous l'angle externe on remarque toujours un tubercule, qui reçoit l'insertion du faisceau principal du ligament latéral externe. La portion rétrécie, Intermédiaire au condyle et à la branche montante, porte le nom de col du condyle.

Angle du maxillaire inférieur

Presque droit, il est souvent déjeté en dehors par la traction du masséter; il donne insertion au ligament stylo-maxillaire.

ossification du maxillaire inférieur

Le maxillaire inferieur est primitivement forme de deux os distincts ou moitiés. Chacune de ces moitiés présente six points d'ossification.

Un premier point, point inférieur, apparait d'abord vers le trente-cinquième jour, sous la forme d'une trainée osseuse qui commence vers l'angle de là mâchoire et s'étend rapidement jusqu'au tiers antérieur de celle-ci ce point forme le bord inférieur de la mâchoire. Un deuxième, point incisif, apparait peu après il occupe de chaque côté de la symphyse la place où se développeront les dents incisives. Un troisième, point supplémentaire du trou mentonnier, forme une petite lamelle osseuse destinée à former le trou mentonnier. Le quatrième ou point condylien forme le condyle et la portion de la branche montante du maxillaire qui supporte ce dernier. Le cinquième ou point coronoïdien forme l'apophyse coronoïde et le segment de la branche montante qui la supporte. Le sixième enfin, point de l'épine de Spix, forme la partie de l'os compris entre le point incisif et l'orifice supérieur du canal dentaire.

Le maxillaire ainsi formé se présente comme une gouttière ouverte en haut et sans subdivision. Puis les cloisons inter)alvéolaires apparaissent autour des germes dentaires, formant les alvéoles étagées en deux séries répondant aux deux dentitions. Autour des vaisseaux et nerfs qui se rendent aux papilles dentaires la substance osseuse se dépose et modèle deux canaux superposés le canal de la dentition temporaire, et le canal de la dentition permanente.

Les deux moitiés du maxillaire inférieur se soudent ensemble un peu après la naissance. La trace de cette soudure est marquée par la symphyse du menton.

Cartilage de Mekel

Le maxillaire inférieur se développe à la face externe d'un cartilage arciforme, sur lequel il semble se modeler et vis-à-vis duquel il se comporte comme les os de revêtement du crâne vis-à-vis du chondro-crâne primitif. Ce cartilage apparaît dès le premier mois de la vie intra-utérine dans l'épaisseur de la branche maxillaire de l'arc facial il à la forme d'un fer à cheval, à concavité postérieure, dont les deux extrémités aboutissent aux régions auriculaires. De la cavité tympanique où il prend naissance, le cartilage de Meckel passe derrière le cercle tympanal, en dedans de la parotide et de la carotide externe, en dehors du muscle ptérygoïdien interne, s'engage entre le maxillaire et le muscle mylo-hyoïdien, pour aboutir à la symphyse du menton, où ses deux moitiés droite et gauche se réunissent. L'extrémité tympanique ou auriculaire du cartilage de Meckel forme le marteau et l'enclume.

Architecture du maxillaire inférieur

Il est constitué par une masse spongieuse enveloppée de tissu compact. Le maxillaire a la structure d'un os long dont le canal médullaire serait comblé par un tissu aréolaire à trabécules épaisses. Si l'on considère le corps même du maxillaire, on voit que ses parois sont formées par une couche compacte d'une épaisseur comparable à celle de la diaphyse des os longs; cette épaisseur atteint son maximum le long du bord inférieur où elle varie de 3 à 5 mm.

Le condyle est formé par une masse spongieuse résistante, à travées verticales.

Quant à la portion alvéolaire, son architecture est tres différente, comme le développement de cette portion annexe de l'appareil dentaire permettait de le prévoir elle est formée par un tissu spongieux enfermé dans une mince coque osseuse; son système trabéculaire est dense et ses fibres rayonnent autour de la cavité, sous les pressions dentaires.

Un canal, canal dentaire inférieur, dont la formation est commandée parla disposition des vaisseaux et nerfs dentaires inférieurs, parcourt chaque moitié ce canal, qui commence sur la face interne de la branche montante, se dirige ensuite en bas et en avant, puis horizontalement en avant, à un centimètre au-dessus du bord inférieur de l'os.

Il se bifurque vers le tiers antérieur de l'os sa branche externe vient aboutir au trou mentonnier, tandis que sa branche interne poursuivant le trajet du tronc vers la symphyse va se terminer sous les racines des incisives. De la paroi supérieure de ce canal partent les petits canalicules par lesquels les vaisseaux et nerfs dentaires gagnent le fond des alvéoles et les racines des dents.

Articulations du maxillaire inférieur

Le maxillaire inférieur s'articule avec les deux temporaux.

Insertions musculaires :

• la face externe du corps donne insertion au peaucier du cou, houppe du menton, carre du menton, triangulaire des lèvres.

• la face interne du corps donne insertion au muscle mylo-hyoïdien, constricteur supérieur, génio-hyoïdien, génio-glosse.

• le bord inferieur du corps donne insertion au muscle digastrique.

• la face externe des branches donne insertion au muscle masséter.

• l'angle de la face interne des branches donne insertion au ptérygoïdien interne.

• l'apophyse coronoïde donne insertion au temporal.

• le condyle donne insertion au ptérygoïdien-externe.

Variations du maxillaire inférieur

On trouve rarement les quatre apophyses géniques.
Entre les deux apophyses géniques supérieures s'enfonce un conduit vasculaire, constant, obliquement dirigé en bas et en avant.
Entre les deux facettes digastriques, on observe parfois un tubercule médian, qui répond au raphé d'insertion du muscle mylo-hyoïdien.
On observe constamment, sur la lèvre postérieure du bord alvéolaire, de chaque coté des incisives médianes, deux petits trous, orifices de canaux vasculaires.
La gouttière mylo-hyoïdienne est parfois transformée en canal complet. On observe quelquefois en arrière du sillon un orifice, vestige du canal de la première dentition.
Très rarement le grand axe du condyle est transversal
Le déjettement en dedans du condyle est intéressant au point de vue de ses fractures dans un coup ou lors d'une chute sur le menton, on comprend que les deux tiers internes des condyles, qui n'ont pas d'appui, se détachent, alors que l'angle externe soutenu par le bord antérieur de l'échancrure résiste.
L'angle maxillaire varie suivant l'âge. Il s'ouvre et revient à des dimensions voisines de celles qu'il avait chez l'enfant.

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